Pendant une période des années 80, tout le monde ou presque, à l’unanimité, a décrié ce genre de jeu.

Encore maintenant, certains ne veulent pas en entendre parler, souvent par méconnaissance.

Mais savez-vous que le jeu de rôle, dans son vrai sens du terme, votre enfant y joue déjà depuis très longtemps ?

En fait, à partir de ¾ ans, il commence à jouer à ce que les professionnels de l’enfance et du jeu appellent le « jeu d’imitation », puis au « jeu du faire semblant ».

Votre petite fille joue à la dînette ? Elle fait semblant de cuisiner, autrement dit, elle joue le rôle de l’adulte qu’elle voit cuisiner à la maison.  Votre fils fait le coiffeur, ou joue à la voiture ? Encore un jeu pendant lequel il « prend un rôle ».

Tout d’abord ils imitent simplement, en copiant les gestes vus et les phrases entendues. Ensuite, plus grands, ils inventent une histoire qui va avec, ils improvisent ou décident déjà à l’avance des grandes lignes.

Au départ, ils jouent souvent seuls à ces jeux, mais très vite ils apprennent à le partager avec d’autres. Si vous avez entendu vos enfants dire des phrases comme « on dirait que tu es le méchant et moi le policier ! » ou encore « On est des pilotes de course ! ». Remarquez bien qu’ils disent « tu es » et non pas « tu imites » ou « tu fais semblant d’être ».

C’est bien un jeu où ils prennent complètement un rôle, ils s’investissent dans une histoire qu’ils savent fausse, mais qui les sort un moment de leur réalité, dans laquelle ils sont juste des enfants pleins d’imagination !

Vers l’adolescence, les jeunes vont donc naturellement vers le « jeu de rôle », qui est une part de jeu de société.

Un « maitre de jeu » prépare à l’avance les grandes lignes d’un scénario, au cours duquel les joueurs vont incarner un personnage. Le jeu peut se dérouler avec toute sorte de personnages pas toujours réels (des trolls, elfes, vampires ou autres créatures) ou encore avec de vrais êtres humains. Les périodes varient également : de l’antiquité au futur lointain, en passant par le moyen âge.

Le jeu de rôle offre une très grande variété d’histoires, de jeu, et l’adolescent continue de construire sa personnalité. De plus, il se sociabilise en jouant avec d’autres personnes différentes de lui. Il apprend des règles.

Enfin, le jeu de rôle permet très souvent de se cultiver, car les scénarii sont en général assez précis, les détails (armes utilisées, ou vêtements, nourriture) sont très présents, et le joueur s’imprègne donc d’un univers qui colle souvent à la réalité historique.

Pour en savoir plus, renseignez-vous auprès de la FFJDR, la fédération française du jeu de rôle, ou bien auprès d’une association près de chez vous !

Reconnaître des formes, des couleurs, des chiffres, apprendre à bien poser son pion, écouter, le jeu favorise le développement de l’enfant dans des domaines tout aussi variés que la motricité, la culture générale, la concentration… Le jeu participe à l’éveil de votre enfant ainsi qu’à son ouverture d’esprit.

Mais le jeu offre aussi la possibilité d’avoir des interactions avec d’autres enfants ou des adultes. Il favorise la sociabilisation de tous, par l’apprentissage du vivre ensemble.

Le jeu / jouet = objet culturel

Le jeu est un vecteur culturel important. On pense toujours aux jeux dits « éducatifs », mais tous les jeux « éduquent », les enfants comme les grands !

Apprendre la géographie avec un jeu dont le plateau est une carte du monde ou d’Europe, apprendre à compter des cartes ou les points, savoir, au fil du temps, composer une stratégie de placement par exemple (les échecs) pour arriver à son but.

Le jeu culturel le plus connu serait le quiz (type trivial poursuite) qui favorise la mémoire et apporte une culture générale.

Mais bien au-delà de ces jeux, leur diversité apporte une grande richesse culturelle. Ils sont différents suivant les pays mais restent universels.

Le jeu, vecteur de lien social

Le jeu se joue la plupart du temps à plusieurs. C’est donc chaque fois une rencontre entre plusieurs personnes pour un temps donné, souvent fixé au début de la « partie ».

C’est un moment convivial au cours duquel il va falloir apprendre à s’écouter, se respecter, attendre son tour. C’est l’apprentissage du vivre ensemble. Durant ces moments ludiques, il y a souvent une complicité qui se crée et les enfants se font naturellement des copains. Ce n’est pas le fait qu’ils soient dans une même classe qui lie deux enfants, mais le fait qu’ils jouent ensemble.

Le jeu, support d’apprentissage

Plus encore que le vivre ensemble, c’est un peu le savoir vivre que le jeu apprend à tous, enfants ou jeunes ados, sans même que l’on s’en rende compte. Lorsqu’on est prit dans le jeu, on oublie les clivages et on exploite ce que l’on sait. On s’enrichit également de ce qu’on apprend. On doit patienter, apprendre à perdre, savoir écouter ou s’exprimer.

Lorsque vous jouez avec votre enfant, vous lui apprenez énormément de choses sans que cela transparaisse. Mais aussi et surtout, vous entretenez une complicité souvent déjà acquise.

Lorsque votre enfant faisait ses premiers pas, c’était en vous tenant la main. Il a apprit ses premiers mots en vous écoutant. Vous lui avez montré comment couper sa viande. Et chaque fois, c’était pendant un moment de détente. Un moment de jeu, conscient ou non.

Il est important de garder ce lien, cette complicité où se mêle l’apprentissage et le plaisir, car votre enfant en a besoin !

Il a bien sûr parfois envie de jouer seul dans sa chambre, ou de regarder la télé, mais la plupart du temps, si vous lui proposez de jouer avec lui, il ne refusera pas !

Profitez de ce moment convivial pour parler avec lui, tisser des liens encore plus forts. Et simplement rire !